revue publiée par Les Laboratoires d’Aubervilliers
41 rue Lecuyer
F - 93300 Aubervilliers
Tel : +33 (0)1 53 56 15 90
www.leslaboratoires.org

Directeur de la publication :
les laboratoires d’aubervilliers


Le Journal des Laboratoires
Premier numéro - novembre 2003

Edito
Le Journal des Laboratoires fait partie intégrante du projet artistique de ce lieu dont nous avons posé les grandes orientations il y a bientôt trois ans, lorsque François Verret nous proposait d’en prendre la direction.
À partir du moment où l’art - sa production et sa réception - devenait le moteur à part entière des activités, nous avions le désir de concevoir un espace qui permette d’appréhender le travail des artistes sous des modes différents, et donc complémentaires, de ceux qu’autorisent les formes de l’exposition et du spectacle qui caractérisent les moments d’ouverture au public.
Composé de textes, inédits ou traduits, écrits par des artistes, des critiques ou des théoriciens, cet espace n’a pas pour fonction d’expliquer les œuvres dont nous accompagnons l’émergence. Car expliquer quelque chose à quelqu’un, c’est d’abord lui démontrer qu’il ne peut le comprendre par lui-même (dixit Joseph Jacotot *). Ceci suppose une hiérarchie des savoirs, une inégalité des intelligences que nous refusons sans pour autant faire l’impasse sur la question de la difficulté de l’accès à l’art.
Le Journal des Laboratoires est un dispositif qui permet de déplier cette chose problématique que reste l’art à nos yeux et de rendre son accès possible.
Ce dépliage, qui ne peut être que partiel, s’organise ici à travers un ensemble d’essais, d’entretiens et d’images qui croisent des états de recherches ou des œuvres avec d’autres travaux, d’autres disciplines, et les place dans des perspectives historique, philosophique, sociale et politique.
Concrètement, cet objet de 32 pages tiré à 5000 exemplaires et distribué gratuitement étire le temps de visibilité du travail des artistes que nous accompagnons et élargit l’espace de sa diffusion. Il amplifie la capacité de résonance de l’art au-delà des murs de son lieu de fabrique et de monstration.
En associant des auteurs extérieurs aux Laboratoires, cet espace critique permet par ailleurs d’élargir le principe de collégialité qui imprègne notre mode de fonctionnement, à la fois comme empilement complémentaire de méthodes de travail et divergences de points de vue. Il garantit pour nous un principe de mobilité qui induit une multiplication des formes de notre activité. À travers lui nous n’opérons plus en tant que producteur mais changeons de vitesse pour prendre le temps de la réflexion.

Yvane Chapuis, François Piron, Loïc Touzé